jeudi 29 mars 2007


Chinatown - Tahiti 80

On approche du terme. Plus que trois places. Il faut éliminer et trouver de bonnes raisons d’éliminer. Dans l’idéal, on chercherait la cohérence, l’ensemble bien défini, proprement conçu. Sauf que les goûts musicaux, c’est tout sauf cohérent. Là, je voulais mettre Message personnel de Françoise Hardy et dire que c’est probablement l’une des plus belles chansons d’amour en français. J’ai aussi hésité à parler de La chanson de Jacky, puisque c’est ainsi que sa mère surnommait mon père Jacques, et puisque moi aussi j’aimerais être une heure, une heure seulement, beau, beau, beau et con à la fois. Mais j’ai décidé de parler encore de gens que je connais. Il faut toujours croire que ce sont les artistes de notre environnement proche qui sont les meilleurs au monde, ne serait-ce que parce que leurs productions nous font vivre au quotidien, dans leur montage et leur démontage régulier. Alors voilà, Tahiti 80 est le seul groupe que j’ai supplié de lui écrire des paroles de chansons. Xavier m’a dit non, très logiquement, et je ne suis même pas sûr que j’en aurais été réellement capable. Mais la musique de ce groupe m’inspire. Probablement parce qu’elle me touche directement, sans avoir à passer par mon intellect, pur objet de plaisir et pur plaisir d’être faite. Du coup, écrire des paroles aurait été un vrai pari : il aurait fallu redécouvrir ce lien immédiat entre les mots et cette musique qui pénètre en moi sans que j’arrive à expliquer le pourquoi du comment de cette concordance. Et ça marche à chaque fois : on dira Chinatown mais j’aurais tout aussi bien pu dire Heartbeat, Yellow Butterfly ou Big Day. C’est chaque fois le même émerveillement et je ne décortique jamais. La voix entre instantanément en moi, les orchestrations me semblent naturelles, évidentes. C’est la musique dont j’ai toujours voulu qu’elle existe. Et par bonheur, elle existe.