samedi 24 mars 2007


Oh la la - The Faces

C’est souvent épatant de regarder les bons danseurs officier. C’est un spectacle dans lequel je peux m’abandonner de manière assez naïve, dégustant tout particulièrement des rocks acrobatiques qui sont pour d’autres le summum du ringard. Personnellement, je me débrouille avec trois ou quatre passes et je peux sentir monter en moi l’âme meurtrière de Francis Heaulme si ma partenaire s’ingénie à prendre en main le cours des opérations. C’est le seul domaine où je sois machiste : le garçon guide, sinon c’est ridicule, un point c’est tout. Et quand ça marche, c’est absolument extra. Du coup, j’adore les films où l’on danse, surtout lorsqu’on y improvise des chorégraphies. C’est le cas du dispensable mais mignon 30 ans sinon rien où Mark Ruffalo et Jennifer Garner lancent une gigantesque fresque humaine digne du Passion de Godard sur Thriller de Michael Jackson. C’est aussi le cas du générique de fin de Mary à tout prix, avec Build me up buttercup des Foundations, sur laquelle il est difficile de ne pas bouger son cul et plus particulièrement de ne pas empoigner celle qui passe par là pour la faire tourner dans tous les sens. Pareil avec la fin de Rushmore, film génial où j’ai découvert Oh la la des Faces et sa scène de danse collective au ralenti, d’une volupté insensée. Etrangement, ça n’est pas Rod Stewart qui chante et c’est pourtant super, quand sa version solo manque un peu de mystère. La chanson est douce mais rythmée, comme une sorte de folk qui aurait découvert les pouvoirs de la caisse claire. On peut s’y laisser glisser à la manière des personnages du film de Wes Anderson : pour célébrer l’arrivée du happy-end, un peu comme les banquets à la fin des Astérix. Pour créer une transition avec le réel qui va suivre, reprise des activités qui devra alors être accompagnée d’autres chansons, comme si vivre sa vie impliquait forcément de lui trouver une bande-son.