mercredi 14 mars 2007


The summerhouse - The Divine Comedy


Dans les soirées, on chante. C’est comme ça. On ne chante pas à table, c’est malpoli, mais dans les soirées, on a le droit. Alors on le prend. Mon ami Jérôme connaît des tas de chansons à la guitare. Le chasseur a toujours un franc succès, tout comme Stand by me. Il peut enchaîner les morceaux presque sans discontinuer et passer de All I want is you à Quicksand, si les accords ne lui échappent pas in extremis. Il arrive que je lui demande The summerhouse de Divine Comedy, parce qu’elle me rappelle des panoramas traversés par l’amitié. C’est pourtant une chanson nostalgique, très légèrement triste, comme celles dans lesquelles on se complaît bêtement en justifiant sa petite faiblesse par les talents mélodiques du compositeur. En cela, j’aime beaucoup Neil Hannon mais je le soupçonne d’être un peu trop à l’écoute de ses propres facilités. Qu’importe : sa chanson nous fait chanter. De tout mon cœur, en ce qui me concerne. Je m’époumone. C’est un bien triste spectacle à moins qu’on ait une passion folle pour la sincérité. The summerhouse parle d’enfance et d’espace. Elle fait revenir en nous les chemins bordés de pins où l’on pouvait taquiner les fourmilières et découvrir le murmure des ruisseaux. Une chanson qui peut s’entonner en chœur, dans une union chaotique mais nécessaire pour que soit sensible cette montée un peu insensée qui achève le morceau, avant des lalalala qui m’ont plus d’une fois fendillé le sternum. Lorsqu’il est simple, Neil Hannon me tirerait presque des larmes, quand j’ai envie de le tuer sur ses envolées d’artiste, dans ses manies de cabot pop. C’est d’autant plus pour ça que j’aimerais bien un jour chanter à tue-tête en sa compagnie, accompagné d’une guitare toute bête et probablement saouls à crever.