samedi 31 mars 2007


There she goes - The La's

C’est la chanson des chansons. Celle qui me vient dans les moments d’épiphanie, de rage victorieuse. Dans l’amour. J’attends au coin de la rue et je la vois qui sourit, en trottinant doucement vers moi. There she goes. C’est une chanson sur la drogue mais tant pis. C’est simplement une chanson incroyable, avec l’intro la plus sublime de toute l’histoire de la pop. C’est une chanson simple qui ne devient complexe que parce qu’elle mute tranquillement en cours de route, comme si elle était le résultat d’une improvisation. Il y a la légende aussi : Lee Mavers perdu à jamais, comme un nouveau Fred Neil. Que cette chanson est belle et combien elle résonne dans tous les pores de ma peau lorsque j’en suis mentalement et physiquement le dépliage. Je la regarde se développer autant que je l’entends se dérouler. Tout comme je tente de solidifier un visage dans le temps, lorsque tombe sur lui un éclat de lumière et que je me dis que l’ai déjà vu de nombreuses fois, depuis l’enfance au moins et qu’il risque encore une fois de s’échapper. Comme j’ai déjà vu cette perplexité rieuse lorsqu’elle rentre dans le café et me cherche des yeux. Comme j’ai déjà senti cette fébrilité alors qu’elle découvre la mienne, camouflée par un phrasé impatient. There she goes. La voilà qui arrive, comme elle est arrivée mille fois en songe dans mon existence, sans que je puisse la distinguer précisément. Certains entendent des cloches voler dans l’air, moi j’entends les arpèges des La’s. Elle passe doucement sa main sur ma nuque, ses doigts pénètrent à la naissance de mes cheveux. There she goes.