vendredi 2 mars 2007

Famous blue raincoat - Leonard Cohen

Tiens, c’est encore une histoire de manteau. Je n’ai jamais été fan de Leonard Cohen mais j’aime souvent les titres de ses chansons, I came so far for beauty en tête. Et j’aime immodérément cette chanson, avant tout pour son texte. Un texte qu’on m’a raconté avant que je ne puisse le lire ou que j’en découvre la mélodie. C’était dans une voiture qui revenait de la Mer du Nord pour rejoindre, dans la nuit, une grande maison accueillante. On écoutait les Violent Femmes et mon ami Alex, courageux propriétaire d’un petit label qui publia quelques merveilles, se mit à raconter cette histoire de lettre à un ami perdu, parti dans le désert après avoir séduit la femme du narrateur. J’ai cherché par la suite la réalité biographique du morceau dans le livre de Gilles Tordjman sur Leonard Cohen, paru récemment, dévoré en quelques nuits. On doit admettre que l’histoire est vraie, puisqu’elle est signée : il y a une formule de politesse de « Leonard Cohen ». C’est troublant. On a tous écrit cette lettre à l’ennemi, coupable mais béni pour avoir su faire éclore une femme qui dormait. Qui a jamais eu le courage de l’envoyer ? « If you ever come by here for Jane or for me, I want you to know that your enemy is sleeping. I want you to know that his woman is free » : après les tourments de l’amour, c’est la subtile férocité de l’amitié que les plus belles chansons savent traduire. Et dans ce morceau, il y a à peu près tout sur les deux sujets.